On prend la route tôt en ce lundi matin, après une balade au bout de la plage de Poé, pour le gîte Perin-Nea (là où coule la rivière sucrée) que nous a recommandé Philippe. Il se situe dans les hauteurs de Poya et est tenu par Reine, une femme de la tribu de Nétéa, établie non loin de chez elle. Après avoir tourné une bonne heure à chercher notre chemin, on arrive dans ce petit endroit, en pleine nature.

 

L'absence de panneau et les nombreuses pistes qui partent de la route n'aident pas à se repérer. Heureusement, les locaux nous aident bien. De nombreuses personnes nous ont conseillé de passer du temps en tribu. C'était une bonne approche pour connaître la vie et les coutumes des habitants de la N.C. On va pouvoir, pour la première fois, s'immerger dans la culture Kanac ! Pour décrire rapidement l'endroit, Reine habite dans un lopin de terre, au bord d'une rivière. Un coté est utilisé pour le camping et le grand potager, l'autre, dans la forêt, regroupe des bâtiments. Il y a une cuisine d'extérieure, un grand faré (abri avec une table) et un dortoir avec sanitaires. Tout ceci est très joliment agencé. On arrive, les bras chargés de baguettes de pain. Le village étant loin de chez elle, on lui a proposé de lui monter des courses si elle en avait besoin. Elle n'a pas de voiture, ça la dépanne donc bien et en plus cela fait office de « coutume », protocole Kanac qui consiste à apporter un petit présent pour remercier ou pour accompagner une demande (par exemple demande d’hébergement...).

 

Habituellement « la coutume » est constituée d'un coupon d'étoffe, de vivres, ou de tabac et de petits billets. Reine n'est pas seule, une autre Audrey se trouve déjà là, elle vient s'installer en N.C., et en attendant le démarrage de son nouvel emploi elle est nourrie logé au gîte, en échange, elle aide Reine dans toutes les tâches d'entretien quotidiennes. Nous installons notre tente dans la belle zone pour campeur où nous sommes seul. C'est très charmant et apaisant, le bruit de la rivière qui se trouve en contre bas ne gâche rien à ce petit coin de paradis. On mange sous le faré du camping, bien à l'abri du soleil qui chauffe bien aujourd'hui, et chose sympathique, nous dégustons en dessert un pomélo trouvé sur la route. Il est très juteux, c'est un délice ! De retour dans la cuisine ouverte, lieu de vie principal du gîte, nous entamons nos premiers échanges avec Audrey et Reine et avec son neveu Bill, qui vient d'apporter 2 cuisses et 2 épaules de biche chassée la veille. Nous rentrons vite dans le mode de vie local...

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Reine suspend les beaux morceaux de viande et se met rapidement à les couper. Elle en tire de très grosses pièces pour le repas de ce soir et ses futurs repas (carré de cerf, ragoût, rôtis, grillades marinées). On l'aide à mettre tout ça en sachet (en poche, comme elle dit) et hop au congélateur pour les futurs touristes. Elle met de côté des côtes qu'elle fait mariner avec de l'huile, du persil, de l'ail et du kikoman (sauce soja) pour ce soir... Peu de temps après, 5 membres de sa familles nous rejoignent et apportent 2 belles cuisses de cerf... On prend l'apéro au champagne, ce qui est complètement inattendu en plein milieu de la montagne, mais ce fut très agréable et très convivial. Jérôme ayant lancé un joli feu avant l'apéro, les grillades ont pu cuire tranquillement à la plancha . On les savoure avec du Bougna, pot au feu de légumes et de fruits (taro, patate douce, papaye, ananas, igname) le tout arrosé de lait de coco ! La salade et les tomates du jardin ainsi que les fruits du potager ont bien entouré ce plat principale. Nous sommes repu, ce repas copieux et complet nous a ravi.

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Nous prenons notre petit déjeuner du 13 août en compagnie de Reine et Audrey (bis) sous le faré du camping pour profiter des premiers rayons du soleil. Après une bonne heure de discussion, Reine nous embauche à découper les grandes pièces de cerf qu'il reste de la veille. On se transforme en boucher, essayant de les découper au mieux. C'est la première fois que l'on découpe un si gros animal et ce n'est pas évident ! C'est sympa de faire un travail typiquement local, on se sent intégré à la tribu, le temps d'un instant. Reine nous emmène ensuite à la tribu, à 3 km pour nous montrer un peu comment ils vivent. Elle récolte des papayes, des tomates cerises sauvages et des framboises. On se régale. Elle nous montre aussi les crevettes qui vivent dans la rivière et qu'ils pèchent quand c'est la saison.

 

On se rend compte que la nature est assez généreuse avec eux pour les nourrir (Fruits, légumes et viandes) et on comprend pourquoi ils ne veulent aller vers la modernité que par petits pas. Reine résume bien cela en nous disant qu'il ne faut pas être en retard mais pas non plus tout changer et perdre sa culture et les bienfaits de dame nature. Finalement, elle fonctionne avec peu d'argent, surtout du troc, et pour elle, le coût de la vie est peu élevé. On part après manger, heureux du moment que l'on a passé. On se dirige vers Voh, où on campe pour la nuit.

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