Les jours passent et se ressemblent, il fait toujours aussi beau. Nous prenons une bus pour la ville minière de Potosi. 3h30 plus tard nous y sommes et nous marchons 20 minutes pour trouver un hôtel. La ville est en montée et avec les gros sacs à dos Floriane et Patrick s'en souviennent encore, ils doivent toujours nous en vouloir de ne pas avoir pris un taxi... ah la vie de baroudeur!
On pose finalement les sacs dans un petit hôtel avec une jolie court intérieure et filons manger, enfin si on trouve un restaurant ouvert! On se ballade dans les ruelles et trouvons une agence pour un tour express dans les mines. On monte avec notre guide Roger dans un bus local puis on s'arrête au marché des mineurs pour acheter des offrandes. Le guide nous explique qu'ils achètent aussi ici leur dynamite et leurs mèches et nous présente ces derniers objets. L'offrande composée de feuilles de coca, de cigarettes et d'alcool pure sera répartie sur le dieu des mines, le Diable, pour assurer la sécurité des mineurs.
Patrick et Jérôme enfilent leurs tenues de mineurs, ils vont rentrer dans la mine pour mieux comprendre ce dure métier. Floriane et Audrey ne se sentent pas d'entrer dans ce tunnel obscure et très étroit. Elles attendent donc les garçons à l'extérieur de la mine avec le chauffeur avec qui elles échangent sur la vie Bolivienne et le vie de mineur. Le chauffeur, ancien mineur a été gravement blessé et a du arrêter le métier.
Dans la mine les galeries sont très étroites et il faut faire attention à sa tête. L'étayage, fait avec des troncs d'eucalyptus, n'est utilisé qu'au strict minimum. La mine, ou plutôt les mines car on compte plus de 600 entrées dans cette montagne, est exploitée depuis le 16ème siècle. On y trouve de nombreux métaux comme de l'argent, du plomb mais aussi des matières toxiques comme de l'arsenic et de l’acétylène. A l'origine, les Espagnols faisaient travailler des esclaves venus de la région mais aussi d'Afrique. Le nombre de mort se compte en centaines de millier. C'est donc dans un lieu chargé d'Histoire que nous continuons à progresser jusqu'à 700m à l'intérieur. On découvre des mineurs en train de percer des trous près de la veine pour y mettre de la dynamite.
A certains endroits, on a du mal à respirer à cause de la poussière. Notre guide nous demande de ne pas trop s'attarder. Ce que nous respirons n'est pas très bon, on comprend pourquoi les mineurs ne vivent que 40 ans maximum. Il nous explique l'utilisation de certaines machines et les différents métiers de la mine. On fini notre visite pas une offrande au dieu de la terre, représenté en diable. On verse des feuilles de coca et de l'alcool sur lui avant de trinquer (alcool pure) , dure, dure. Nous sortons de la mine, alors que la nuit est tombée, la tête pleine de pensées pour les hommes qui travaillent dans cette montagne.
